mardi 2 mai 2006

De la gestion

Adolescente, à la maison familiale, quand mon père a acheté notre première machine, un Mac avec la machine proprement dite et l'écran (ce devait bien être un gros 12po) dans le même boîtier, on avait eu droit en prime à l'une des premières versions du jeu Sim City. Vous savez bien, le jeu où l'on construit des villes. De celles que j'ai réussies à bâtir, aucune je n'aurais voulu habiter dans la réalité tant elles étaient d'une monstruosité.
Je suis une très mauvaise gestionnaire.

Jeune adulte en appartement, voisine de pallier de ma grande soeur qui venait d'acquérir une toute nouvelle machine accompagnée du jeu The Sims, je me suis laissée tenter à quelques reprises. En souhaitant fort être une meilleure gestionnaire des vies humaines que des immeubles de bétons, je n'ai réussi qu'à amener ces pauvres personnages chômeurs et sans amis ni amour au bord du gouffre de la dépression, dans une maison en feu où les nuits se passaient inconfortables sur une chaise de salon.
Je suis une très très mauvaise gestionnaire.

Aujourd'hui (encore jeune adulte, oui oui), nous avons à la maison notre propre machine. On peut jouer, ici, au jeu Zoo Tycoon. Même principe que les deux autres, on a un zoo à gérer, des visiteurs à attirer, des animaux à soigner, etc. Vous aurez compris que je ne joue pas, c'est plutôt Madame Six-ans qui joue de temps en temps.
Mais Madame Six-ans, elle a une façon à elle un peu particulière de jouer, suite aux bons conseils du Cousin Sept-ans et sous l'oeil attentif de Monsieur Quatre-ans.
Le truc, c'est de générer une affluence importante dans son zoo virtuel.
Le truc, c'est de remplir les cages de différents animaux et plus particulièrement, d'un nombre important de lions.
Le truc, c'est que quand elle voit que les visiteurs affluent en grand nombre et semblent satisfaits, elle lâche les fauves dans la foule...
Madame Six-ans est une gestionnaire sanglante.

De la cuisine ou de la salle à manger, alors que je m'affaire à ramasser les restes de table, trois sons distincts viennent à mon oreille:

-les rugissements des fauves libérés
-les hurlements de terreur des visiteurs pourchassés par les fauves
-le rire de mes deux apprentis directeurs de zoo amusés de voir leurs visiteurs périr sous les dents des grands carnassiers virtuels...